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L’UNION EUROPÉENNE SOUTIENT LES CAMPAGNES DONT L’OBJECTIF EST DE PROMOUVOIR LES PRODUITS AGRICOLES DE GRANDE QUALITÉ

Sensibilité au gluten

À côté des personnes souffrant de la maladie cœliaque ou d’allergie au blé, une série de personnes connaissent aussi des problèmes quand elles mangent du blé ou des produits à base de blé, sans qu’il soit question de maladie cœliaque ou d’allergie au blé dans leur cas. On en a beaucoup entendu parler dans les médias ces dernières années.

Pour l’instant, les scientifiques l’appellent « sensibilité au gluten non cœliaque » (SGNC), mais on en sait encore très peu sur cette pathologie. Par exemple, on n’est pas sûr que le gluten soit à l’origine des symptômes. On ne connaît pas non plus le mécanisme à l’origine de ceux-ci (ce qui se passe dans l’organisme), et on ignore si les causes sont les mêmes pour tous les patients. Enfin, on ne sait pas non plus quelle quantité de blé ces personnes tolèrent avant l’apparition des symptômes. La limite pourrait être supérieure que dans le cas d’une hypersensibilité allergique alimentaire.

Toutes ces incertitudes rendent par ailleurs difficile l’évaluation de l’ampleur de ce groupe. Dans la littérature, les estimations vont de 0,6 % à 6 % de la population occidentale.

La mode du sans gluten

On entend ou lit souvent dans les médias que manger sans gluten est plus sain. Ainsi, par exemple, l’actrice Gwyneth Paltrow et le joueur de tennis Novak Djokovic ne jurent que par le régime sans gluten. Gwyneth Paltrow a même rédigé un livre de recettes sans gluten, qui a été traduit en français. Tous deux sont étroitement suivis. La mode est arrivée jusque chez nous, si bien qu’actuellement, nombreux sont les adeptes d’un régime sans gluten sans pour autant souffrir réellement d’intolérance. L’avantage de cette tendance, c’est que les malades cœliaques trouvent maintenant beaucoup plus de produits sans gluten en magasin, puisque l’offre suit la demande.

Il n’est pas scientifiquement prouvé que manger sans gluten est plus sain. Les céréales constituent une part importante de notre alimentation. Écarter le gluten, et donc de nombreuses céréales, peut aboutir à un régime alimentaire trop peu varié, provoquant des carences en vitamine B, fibres ou fer, par exemple. Pour compenser, il faut souvent acheter des produits sans gluten spéciaux et coûteux, qui sont, de surcroît, souvent moins bons pour la santé que leur variante avec gluten, car ils contiennent plus de sucres, de sel et de graisses et moins de nutriments sains tels que des vitamines, des fibres alimentaires et des minéraux. Les personnes atteintes du syndrome de l’intestin irritable (ou colopathie fonctionnelle) pourraient former une exception à cette règle. Si elles ne tirent aucun avantage de l’aspect sans gluten de cette alimentation, elles peuvent toutefois se réjouir du fait qu’une alimentation dépourvue des céréales incriminées contient également peu de FODMAP (acronyme anglais signifiant en français : « oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles par la flore intestinale »). Les FODMAP sont des sucres transformés en gaz par les bactéries intestinales.