Histoire
Avec la viande et les légumineuses, les céréales constituent la source d’énergie la plus complète qui soit. Elles font partie de nos repas depuis des siècles. Il y a dix mille ans, les premiers hommes se nourrissaient de ce qu’ils trouvaient dans la nature : fruits, feuilles et graines. Plus tard, munis d’outils primitifs, ils apprennent à chasser les animaux et commencent à manger du poisson et de la viande. Lors de leurs déplacements, les hommes chassaient et les femmes récoltaient des tubercules, des racines, des fruits et des graines, comme les grains de céréales sauvages. Ils les mastiquaient pour apaiser leur faim et, mélangés à la salive, les grains s’attendrissaient.
Plus tard, les grains seront pilés sous une pierre et trempés dans l’eau, produisant une sorte de bouillie de pain. En plus de l’eau, les hommes préhistoriques mélangeaient aussi les grains avec du sang d’animaux ou de la graisse fondue et les cuisaient en bouillie. Ils faisaient de cette épaisse bouillie un gros gâteau rond, d’environ dix centimètres de diamètre et deux centimètres d’épaisseur. Soit celui-ci était mis à sécher au soleil, soit il était cuit sur des pierres brûlantes ou dans les cendres chaudes. Une fois chauds, ces gâteaux étaient tendres, mais en refroidissant, ils devenaient durs comme la pierre. Il fallait alors les découper en morceaux à l’aide d’une pierre, puis les réduire à nouveau en bouillie dans de l’eau bouillante. Ces gâteaux présentaient le plus souvent un trou en leur centre, ce qui permettait de les suspendre pour éviter que les rongeurs s’en fassent un festin. Vers 4 500 avant J.-C., les premiers fermiers sédentaires s’installent et commencent à cultiver des céréales.
Environ 1 500 ans avant notre ère, un esclave égyptien découvre que le pain peut lever. Chaque jour, cet esclave avait pour tâche de cuire du pain frais, car le pain vieux de plus d’un jour était immangeable. Un beau jour, il remarque qu’il a gardé un reste de pâte à pain de la veille, devenu aigre. Pour éviter que quelqu’un le remarque, il le fourre promptement dans la nouvelle pâte à pain. Les pains qu’il en tire s’avèrent bien plus légers et nettement meilleurs que tous ceux qu’il a cuits précédemment. Largement complimenté pour cette nouvelle fournée, il ne cuira dorénavant plus que du pain contenant un reste de pâte de la veille. Outre le pain normal, les Égyptiens préparaient également des pains enrichis avec des fleurs de lotus, du miel, des figues, des amandes et des dattes.
Les boulangers romains (une profession réservée aux hommes) incrustaient leurs initiales dans le pain, afin que tout le monde sache qui l’avait cuit. Les pains de cette époque ressemblaient aux pizzas d’aujourd’hui. Les Romains nantis se servaient du pain comme d’une assiette : ils mangeaient la garniture dont il était recouvert, puis jetaient le pain. Les Romains moins fortunés, quant à eux, devaient bien se résoudre à manger le pain lui-même !
Dans nos contrées, ce n’est qu’au Moyen-Âge qu’on voit apparaître des boulangers dans les villes. Avant cela, chacun cuisait son propre pain. La céréale utilisée était le seigle, qui était bon marché et que mangeaient les gens de condition inférieure, les métayers et les serfs.
Les gens de condition plus élevée, les nobles et le clergé mangeaient du pain de froment (ou pain blanc). La pâte du pain de seigle (noir) était pétrie à la main, et même avec les pieds ! Pour faire lever la pâte, on utilisait du levain (une part de la pâte de la veille) ou du vin aigre. Ce n’est qu’au 19e siècle que sera découverte la levure telle que nous la connaissons aujourd’hui.